La Plume Rouge - Les Éditions du Net
Le Conquet, 1755 - Olivier Féas, jeune mousse qui ne peut plus embarquer, entre en apprentissage chez un maître chirurgien du Conquet. Dans cette petite garnison du bout du monde se multiplient ...
LA PLUME ROUGE vous propose :
L’île Factice à Brest, une réalisation de la Marine (1803-2008)
Cette île artificielle créée de toute pièce par la Marine, séparée par deux canaux, constituait :
1) - une retenue d’eau dans le fond de la Penfeld "navigable" pour la conservation des bois de construction en provenance de la forêt du Cranou ou débarqués à Brest venant de Scandinavie et de Russie. Ces bois étaient immergés verticalement dans la vase pour les protéger des tarets.
2) – une surface de stockage de 650 mètres de longueur et de 43 mètres de largeur sous hangars. Au XVIIIe siècle les bois de la marine étaient imparfaitement stockés dans l’anse du moulin à poudre, aujourd’hui comblée. Sous l'Empire il fallut y remédier.
L’île factice fut construite par les bagnards du port de Brest, de 1803 à 1818, sous la direction de M. Tarbé de Vauxclairs (Travaux Maritimes, à Brest de 1802 à 1808) puis Trouille son successeur (1808-1819). Cette entreprise avait été portée par Joseph Caffarelli (1760-1845) préfet maritime de Brest (1800-1810) qui soutînt ses ingénieurs contre leurs contradicteurs pour lesquels cette île allait devenir un obstacle, un danger pour le service des bateaux de meuniers venant du port de Penfeld (Bohars, Lambézellec). L’île fut construite en pierres sèches - dont la base est encore visible aujourd’hui – rechargée, de 1800 à 1815, de déblais provenant des excavations de la cour du Magasin Général et autres lieux de l'intra-muros. Propriété de la Marine, ses personnels accédaient à l'île par un chemin de halage construit sur la rive gauche, de 1809 à 1812, qui prenait son origine à l’arrière-garde du port.
1945 – Le canal de la rive gauche a été comblé par les remblais provenant de la reconstruction du centre de Brest.
2008 – Fermeture des ateliers bois de la direction des constructions et armements navals. En 2022 l’emprise désaffectée appartient toujours à la Marine et reste inaccessible ; seule une zone de stockage de kayaks et de "mise à l’eau" est à la disposition de la ville de Brest.
Liaison nord (ville de Brest) – Construction en 1989 sur la rive droite d’une passerelle piétonne de 25 mètres construite dans le cadre du plan vert de l’aménagement des rives de la Penfeld ; reconstruite en 2012, appelée « pont rouge » en raison de la couleur des tubulures décoratives (architecte Argouarch – entreprise Baume).
Liaison sud (marine) – Passerelle piétonne dite de la « digue » construite par la Marine en 1890 sur la rive gauche pour le service exclusif de la marine. Cette passerelle fut prolongée en 1899 jusqu’à la rive droite pour un service mixte, des brestois et de la marine, en échange, pour son entretien, d’une participation financière des communes limitrophes (Brest, Lambézellec et Saint-Pierre Quilbignon).
Liaison sud (marine et civils) – service d’un bac entretenu par la Marine depuis un temps immémorial (jusqu’en 1897 ?) pour le passage à la « digue » des militaires et des civils entre les deux rives… Le service fut ensuite poursuivi par « l’administration » jusqu’en 1921 et au-delà ?
Aujourd’hui la liaison sud relie les quartiers de Bellevue (Brest II) et de la Cavale Blanche, via un « pont technique » routier (avenue de la Libération, 1977). Depuis un temps immémorial cette "liaison" permettait le passage de la Penfeld entre les paroisses de Saint-Pierre-Quilbignon et de Lambézellec et l'accès par un sentier de chèvre à la chapelle-Jésus.
L’île Factice est clôturée comme tout domaine « Marine » et de fait inaccessible des promeneurs hormis pour les membres du kayak club brestois à la pointe nord.
Mise à jour : 14 décembre 2022