La Plume Rouge - Les Éditions du Net
Le Conquet, 1755 - Olivier Féas, jeune mousse qui ne peut plus embarquer, entre en apprentissage chez un maître chirurgien du Conquet. Dans cette petite garnison du bout du monde se multiplient ...
Histoires brestoises…dans la Grande Histoire
Le courrier officiel de l’intendant de la Marine recèle parfois des curiosités, dont des observations climatologiques exceptionnelles. Ainsi lors du « Grand hiver de 1709 », Brest ne fut pas épargnée par la vague de froid qui déferla à compter du 6 janvier sur toute l’Europe. La situation du port de Brest mérita un compte-rendu au ministre, bien qu’elle n’atteignit pas le niveau catastrophique de Paris : -23° le 13 janvier et près de 24 000 morts de froid dans le mois de janvier 1709.
A Brest l’intendant du port, le sieur Robert signale qu’il tombe du 10 au 14 janvier une si grande quantité de neige « et il fait un si grand froid qu’on ne saurait faire aucun mouvement». L’arsenal reste fermé jusqu’au 15 janvier, date de la reprise du travail des ouvriers. La veille, le 14 janvier, deux frégates du roi, du port de Dunkerque, « L’Ecureuil » et « La Fortune » armées « en course » étaient entrées non sans mal dans l’arsenal : « une partie de leurs équipages malades de grand froid qu’ils ont souffert et il y en a même plusieurs à qui il a fallu couper des doigts des mains et des pieds parce qu’ils étaient entièrement gelés ».
Il en fut de même en 1740, dans cette observation de l’intendant Bigot de la Motte, datée du 8 février 1740 : « Le froid est si excessif et le port était tellement gelé ce matin que les chaloupes ne pouvaient naviguer et que j’ai été obligé de renvoyer les ouvriers qui ne pouvaient travailler. Ce froid est au moins égal à celui de 1709. Il y a trois semaines qu’il gèle ce qui n’est pas ordinaire en ce pays. »